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Relire mes poèmes, aller au coeur des maux

Ya une série de poèmes sur mon site que je n’ose pas relire. Aujourd’hui je vais le faire…mais pas sans faire des notes sur mon expérience. Je vais en relire deux par ordre de parution: AU GOULOT et On verra. Sans plus attendre je vais ouvrir mon application wix et les parcourir en vous partageant mes pensées, émotions etc. Allonz-y


J’ouvre AU GOULOT, non, j’hésite, je continue à écrire ici pour éviter de lire, okay c’est bon j’y vais. Je vais le lire en entier pour m’imprégner du texte et je reviens.

Je suis de retour malgré mes efforts

Il y a peine deux mois, j’ai quitté le port

Et puis j’ai recommencé à picoler

Sans pouvoir me stopper

Toujours de plus en plus

Même dans le bus

Et puis mes amis ont commencé à s’inquiéter

De la boisson et de mes noires pensées

Aux urgences ils m’ont amenée

À la psychiatre tout mon mal être je l’ai déballé, complètement bourrée

Et puis au petit matin elle est revenue me parler

J’étais beaucoup plus réservée

Mais j’étais par mes paroles du soir piégée

Elle m’a dit que j’allais être hospitalisée

J’avais préparé tout un speech pour l’éviter

Mais trop tard, le transporteur était là pour m’emmener

Alors je suis de retour ici pour un sevrage

J’aimerais tourner la page

Mais la boisson m’appelle

La mort aussi m’appelle

Une raison de s'arrêter ? la quelle ?

Seigneur délivre moi du mal

Fais-moi sortir de l’hôpital

Mais si je leur dis la vérité ils me gardent

Et je sens qu’ils me regardent

Alors je me tiens à carreaux

Pour sortir la tête de l’eau

Et continuer à boire au goulot


C’est bon, tout me revient. Je reconnais tout. Mais je vais le relire encore une fois. Putainnn ça me prend les poumons, j’arrive plus à respirer: ma respiration est saccadée en voyant un poème de ma vie saccagée. Mais jvais vous dire mes pensées plus concrètes.

Je vois les images de ce qui est raconté facilement mais difficilement: tout est flou, logiquement. Je me vois boire, je sens le goût, l’odeur, la sensation du verre sur mes lèvres. Par contre j’ai pas d’images de moi en train de boire dans le bus mais c’est certain que c’est arrivé. Et puis je me souviens très bien de ce jour, où j’ai failli vous jouer mon dernier tour: le train arrivait et j’étais prête à sauter, mais je n’ai pas osé (donc je n’étais pas prête).

Je l’ai raconté le soir à Aline et elle a sauté en l’air. Elle a eu peur de me perdre et m’a dit de me faire hospitaliser. Pierre était prêt à sauter dans sa voiture pour m’amener aux urgences. J’ai vrillé: je savais que la fin de ma liberté approchait alors j’ai bu tout ce que je pouvais. Du moment où je suis arrivée à l’appart au moment où je suis sortie de la voiture dans le parking des urgences. Je buvais au goulot, de ma bouteille d’un litre de vin (sûrement la deuxième). Je crois que c’était un lundi soir.

Et puis, je ne me souviens pas bien. J’ai attendu, ils m’ont prise, mise dans une boxe et une psychiatre est venue me parler. Je me souviens de lui avoir déballé tout mon mal être et aussi le presque passage à l’acte décisif. Mais j’étais en effet piégée parce qu’une fois que tu parais suicidaire devant un psychiatre il a le devoir de te mettre en sécurité. Après je ne sais plus si j’avais des plans précis mais bien sûr les consos inquiétaient beaucoup aussi. Enfin bref, le lendemain j’étais vraiment vidée de mon énergie parce qu’une fois de plus je m’étais préparée mon propre piège. Et dès que tu sais que l’hp est inévitable, tu décompenses et c’est le néant total. Ha! Bien sûr, ils m’appellent un transporteur pour m’amener des urgences de l’hfr au rfsm Villars-sur-Glânes. On y est plus vite à pieds mais je comprends c’est protocole…

Continuons: je suis arrivée à Saturn pour la deuxième fois en moins de 6 mois (en comptant que j’ai passé trois mois en tout là-bas, nan mais au secours). Quand j’ai écrit ce texte là-bas, je voulais tourner la page mais il y avait un blocage. Et puis oui, au début de l’hospitalisation, je me tenais à carreaux et j’allais boire des binches vite fait dans mes 15min de sorties seule. Mais je crois que je voulais de base me tenir à carreaux pour sortir plus vite et continuer à boire au goulot; je crois c’était plutôt ça l’idée quand j’écrivais.

Voilà en gros, toutes mes pensées sur ce texte écrit il y a bientôt un an.



Continuons avec le deuxième texte écrit pendant cette hospitalisation:

A peine j’ouvre, je sais que je vais cringe.



Demain je pars d'ici et le seul souci réglé est celui de l'insomnie.

J'ai peur de la suite parce que de l'alcool j'ai toujours envie.


Mes parents veulent me surveiller tout le temps, m'enfermer dans la maison.

Moi je veux boire et me couper, parce que oui, j'ai repris goût aux scarifications.


C'est triste à dire mais plus rien ne m'amuse.

Je joue avec les autres patients, je m'ennuie.

Je lis, je m'ennuie.

J'écris, j'en perds l'envie

Alors pourquoi continuer cette vie?


J'ai besoin de Dieu et tout ira mieux.

Je ne veux juste pas me retrouver dans ce lieu.


La maison je veux dire.

Car ils vont tout m'interdire.

Ca sera qu'ici pire.

Alors pourquoi pas en finir?

Me dire stop, j'ai assez donné, maintenant je peux être égoïste et me faire périr.

Dans mon lit me laisser mourir et à mes parents faire un dernier sourire,


avant de m'en aller pour de bon.

Si je continue, le chemin sera long.

Et j'ai déjà assez donné à cette putain de maladie.

Je n'ai pas envie de quitter ma famille et mes amis.

Mais je n'ai plus de force, pour moi, c'est fini.


Je boirai, je me couperai, je fuguerai jusqu'à ce que la mort m'emporte.

Elle m'attend là-haut mais elle ne sera pas tout à fait contente de me voir ouvrir la porte.


Alors je tiens encore quelques temps mais je suis épuisée, je suis piégée, je me sens figée.


Ceci est mon dernier appel à l'aide.

Moi, j'ai envie d'abandonner.

Mais vous, vous pouvez encore me sauver.

Laissez-moi une dernière chance parce que moi, je n'arrive pas à me la donner.


J'ai peur de la mort et c'est ça qui me retient mais peut-être qu'un jour j'aurai le courage de quitter les miens.



Je viens de tout lire… putainnn c’est chaud, vraiment un cri à l’aide mdr.

Un weekend après je suis sortie de cette unité toujours alcoolique… mais ça c’est de ma faute. Je l’admet amplement. J’avais décidé de continuer à boire parce que c’était ma réalité et mes besoins à cette période. En lisant le texte, je le découvre presque, je ne me souvenais pas vraiment. Je le trouve moins bien que le premier. C'était réellement un piège parce de mon point de vue (boire le plus possible), il y avait une impasse proche. J'allais sortir de l'hp parce que j'avais trop fugué et à ce moment j'allais rentrer à la maison où j'aurais dû trouver des solutions pour assouvir mes besoins. Parce que c'est ça que devient l'alcool, ça devient un besoin pour ne pas être mal. Mais là j'ai eu peur de la sortie parce que je ne voyais pas mon futur alors bien sûre j'ai fait un cri à l'aide: en fait mon tpb veut que j'inquiète les gens le plus possible du coup je suis assez douée pour ça, comme, je pense, tous les borderlines. Après, je ne nie pas la douleur et le mal-être que je ressentais. Beaucoup de bruit dans la tête surtout, quelques voix et un nouveau tour de dépression. J'étais à bout de nerf, je n'en pouvais plus de vivre pareillement. Peut-être un jour je vous raconterai ce qu'il s'est passé après. Pour l'instant c'est assez de thérapie, je ne veux pas trop me réactiver. Par contre la fin me fait rire: juste "bisous, à bientôt". Je croyais c’était mignon et rassurant parce que ça voulait dire qu’on allait se revoir. Mais tout le monde a flippé alors je crois je vais arrêter de dire bye à la fin de mes textes ce serait peut-être plus rassurant.



Voilà, j’arrive au bout de cette sorte d’analyse et de ce « trip down memory lane » pour moi. J’espère que ça vous a plu. Bisous à bientôt!


Tina

 
 
 

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