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Mon oeuvre: partie 5

Voilà, on arrive au bout. Un petit mot pour vous rappeler d'écouter les musiques en titres des chapitres pour vous mettre dans l'ambiance de la pièce. Je n'ai pas grand chose d'autre à dire à part que je prends du temps pour moi, et reviendrai avec des nouveaux écrits sur des sujets plus récents. Je veux aussi écrire des poèmes à nouveau. Alors restez attentifs à mes stories pour ne rien louper! Sans plus attendre, voici les derniers chapitres de mon oeuvre de TM.


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Figure 1: mental chaos


XIII. With a Little Help from My Friends[1]

J’ouvre la porte et une deuxième porte apparaît. Une porte vitrée donnant sur un balcon. Je la fais coulisser et le soleil s’empresse de venir me saluer. Je ne vois plus rien pendant quelques secondes puis le paysage commence à se dessiner et je comprends de quel souvenir il s’agit. Devant moi, la plage, la mer, les palmiers. J’entends les voix de Loris et Loïc (ils gueulent toujours c’est incroyable !). Je suis à Majorque pour mes premières vacances entre amis. Nolwenn et Julien arrivent sur le balcon et étendent leur costume de bain mouillé. Armel arrive avec l’apéro, suivi des deux lolos. On s’assied, on discute, on admire la vue et on fait le plan des prochains jours. Je vois s’écouler devant mes yeux tous les souvenirs mémorables de Majorque et je sens mon cœur se réchauffer. Toutes ces histoires de parasol pour qu’il finisse dans la poubelle de l’hôtel. La pizza de Luigi. Les gars qui dorment sur le balcon avec mon matelas. Les difficultés pour certains de s’exprimer en anglais. Rosmo qui met du vinaigre dans son plat au lieu de ketchup. L’histoire de ma jupe… Tous ces instants forment mon souvenir de Majorque mais surtout me rappellent ces belles amitiés. Cependant, après les vacances, il faut rentrer. On est fatigué et plus ou moins content de pouvoir dormir dans son propre lit. Mais vivre avec des amis est bien différent de vivre avec sa famille. La réadaptation est bizarrement compliquée… Tout à coup je suis tirée vers une autre pièce.


XIV. Older[2]

Et puis tout s’écroule. Ma vie externe et interne à la maison se contredisent. Passer le seuil de la maison est un choc. Tantôt je me précipite dehors pour me libérer, tantôt je rentre dans un chaos. Je passe à peine le pas de la porte qu’on m’agresse ! Je suis supposée pouvoir me reposer et être moi-même à la maison. Mais non, ma sœur ne supporte pas mon humour et ma mère me pose 150 questions inutiles par jour. Bien évidemment que ma patience si grandiose m’empêche de partir au quart de tour. Oui ! Et même que je sais régler les conflits raisonnablement sans y rajouter du sarcasme. Alors ça finit en gueulées et j’y suis toujours pour quelque chose moi. Mais aussi l’autre joue tout le temps à la victime ! Tu vas jamais survivre dans ce monde de rapace ma vieille ! Et aussi elles avaient qu’à rester où elles étaient. Vivre seule avec mon papa ça m’allait très bien. Mais non elles sont revenues et elles ne comprennent pas que les compromis se font des deux côtés. J’ai toujours dit que dans le monde il y a deux types de personnes : ceux à qui on s’adapte et ceux qui s’adaptent à tout le monde. Malheureusement je suis une de ceux qui ont plus de travail à faire…

Mais ces souvenirs et pensées s’interrompent soudainement. Et d’autres apparaissent…

Cette fois-ci, l’atmosphère est détendue, on rigole, on apprécie chacun la compagnie des autres. Ces images de ma famille sont plus fortes et plus objectives. Je remarque que ma vision des situations est souvent déformée. On le fait tous, on a tous envie d’avoir raison au fond. Mais aujourd’hui je vois la vérité en face et laisse venir un message. Comme Ebenezer Scrooge[3], je visite mon passé et reçois une leçon sur ma vie pour mieux agir dans le futur. Les beaux moments passés avec ma famille défilent devant mes yeux. Toutes ces musiques chantées à tue-tête avec ma sœur. Toutes ces blagues et discussions intéressantes avec mon père. Tout cet amour et ce soin reçu de ma maman. Tous ces voyages, toutes ces découvertes, toutes ces opportunités. Toutes les gaffes qu’on a faites (ou surtout papa et moi…). Ces images défilent, continuent à défiler, défilent toujours. Je n’ai pas besoin de tous les regarder pour ressentir la joie d’avoir ma famille. Les moments difficiles rendent les beaux moments encore plus beaux. Trois gueulées sont oubliées avec un seul rire.

J’ai appris ma leçon, j’ai récupéré plusieurs outils, je ne sais pas ce qu’il me reste à faire… Ma mémoire le sait par contre et m’emporte à nouveau…


XV. 7 Years[4]

Ma mémoire m’ouvre la porte… Mais d’habitude c’est moi qui le fais… Je vois l’intérieur de la pièce et comprends que ma mémoire me montre sa chambre. Il y en a du bordel là-dedans ! Cette pièce fait partie de ce manoir tout en contenant tous les autres souvenirs. Je suis totalement perdue… Je vois des visages, certains familiers, d’autres beaucoup moins et d’autres…aucune idée ! Toutes les pièces du puzzle commencent à tourner autour de moi et je vois tous les souvenirs qui constituent ma vie défiler devant mes yeux. Mon enfance, mes voyages, ma tristesse, mes blocages, mes meilleurs et pires moments, tout est là devant moi. Les lions en Afrique avec le pull préféré de mon papa. Une rentrée bien floue après une sortie de nuit. Les chorées avec Chiara, nos victoires, nos défaites. Sonner aux portes et partir en courant sous la supervision de papa. Le temps perdu à regarder mon plafond avec ce sentiment de vide. Une discussion incroyable avec un inconnu dans un bar. La fenêtre cassée de l’école primaire. Une virée en voiture avec Calou et cette magnifique vue du lac Léman. Ces putains de questions incessantes. Passer par la chatière pour rentrer dans ma maison en Australie. Ce projet de bricolage grandiose avec Julie. Ces voix, ces démons qui ne me quittent pas. La magnifique neige et cette liberté de glisser dessus. Toutes ces chansons hurlées avec ma sœur. Ma peur des grandes étendues d’eau. Toutes les conneries des gars et tous les moments où ils ont été là pour moi. Un beau coucher de soleil. Une crise de panique dans le bus. Toutes ces musiques qui m’apaisent. La cuisine avec maman. Ce sentiment de liberté dans nos tours en voiture. La maison en Australie et Diablo. Ses yeux et sa tête de con. Mes problèmes à ressentir et exprimer mes émotions…

Mais quelques souvenir sont ambigus entre ce dont je me souviens et ce qu’on m’a raconté… Je doute de ma mémoire alors que je lui ai fait confiance tout ce voyage. Est-elle le vrai méchant ? Après tout, elle garde tous ces mauvais souvenirs... Mais ma mémoire c’est moi du coup c’est moi le méchant ? Mais sans tous ces mauvais souvenirs, je ne serais pas la même. Et tous ces souvenirs constituent ma vie, toutes ces pièces forment le puzzle de ma vie.

Mais attends ! Si beaucoup de souvenirs ont plusieurs formes, est-ce ma mémoire qui les modifie ? Supprime-t-elle réellement des instants ou même des souvenirs entiers ? Je ne sais plus où me situer, je me pose tellement de questions que je me sens tirée vers la pièce des questions. Mais la chambre de ma mémoire est plus forte et me garde encore un moment. Tous ces moments tournent encore plus vite autour de moi et je n’arrive presque plus à les saisir. Seulement des bouts de visages, de paysages, de…


XVI. Come Back to Earth[5]

« Tina ! T’en dis quoi ? »

Alors je vois le jardin du collège, je viens de finir mon repas, le soleil est perçant. L’atmosphère est bien plus calme que dans ma mémoire ! On parlait d’une certaine activité et je me suis égarée dans mes pensées.

« De ? »

On m’explique l’idée, un peu agacé que je n’ai pas écouté. Mais je vois tout de suite que je n’ai pas loupé grand-chose, seulement quelques paroles, le temps de 3 secondes.

[1] THE BEATLES. With a Little Help from My Friends, Royaume-Uni et États-Unis : Parlophone et Capitol Records, 1967. [2] SLOAN, Sasha. Older, États-Unis : RCA Records, 2018. [3] DICKENS, Charles. A Christmas Carol, London : Chapman & Hall, 1843. [4] LUKAS GRAHAM. 7 Years, Copenhagen : Copenhagen Records, 2015. [5] MAC MILLER. Come Back to Earth, États-Unis : Warner Records & REMember Music, 2018.


Fig. 1 STEBENEV, Vladimir, Mental Chaos, 2011, dessin sur papier au crayon et stylo à encre, 64 x 90 cm, Moscou. Téléchargé le 15 janvier 2021 sur le site Pinterest, <https://in.pinterest.com/pin/289356344786053827/>


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Cela m'a presque fait de la peine toute cette négativité autour de mes relations familiales parce que maintenant ça va beaucoup mieux. Mais j'ai tout de suite été rassurée par les bons souvenirs cités. Et puis cette pièce de la mémoire: quel désordre! Et c'est toujours une incertitude ces souvenirs: encore il y a quelques mois je me suis subitement souvenue d'un événement traumatisant en hôpital psychiatrique. Ma mémoire avait caché ce souvenir pour me protéger. Je ne pense pas que ma mémoire soit méchante, elle me protège des fois et dessine ma vie. J'ai toujours ces incertitudes de quels moments sont vrais ou pas mais maintenant je lui fais confiance à ma mémoire; je me fais confiance à moi-même au final. Confiance que mes souvenirs qui restent ont une utilité et confiance que ceux qui ne restent pas n'en ont pas. Cette pensée m'apaise.

Sur ce, merci d'avoir lu; j'espère que vous avez apprécié! Bye!

Tina

 
 
 

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