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Mon oeuvre: partie 2

I'm back pour la suite de mon oeuvre, les trois prochains chapitres. Si vous n'aviez pas remarqué, les titres des chapitres sont des titres de chansons. En les écoutant, elles peuvent vous mettre dans l'ambiance de la pièce pour vraiment plonger dans l'histoire. Les titres choisis sont certains de mes préférés de tous les temps et ça me tenait à coeur d'ajouter comme je pouvais des notes de musique dans mon TM écrit. Et pour la présentation orale, j'ai vraiment passé de la musique ainsi qu'un bout de clip. J'ai beaucoup apprécié faire ma présentation orale même si j'étais enfin prête seulement 30 minutes avant de la faire. J'étais à l'aise et procédais avec assurance; vraiment je la referais si on me demandais, juste pour le fun! Assez divagué, maintenant place à l'oeuvre. Voici la suite de l'histoire!


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Figure 1: mental chaos


IV. Over the Rainbow[1]

Et expiration…

Je n’avais pas remarqué à quel point je peinais à respirer. Je suis libérée. La pression s’est soulevée et l’image se dessine. Le souvenir se dévoile peu à peu et je prends connaissance de mes alentours. Je ne vois rien mais je sens le soleil sur ma peau, mon visage, mon torse, mes jambes et la lumière traverse mes paupières. De l’autre côté de mon corps, je sens une matière plastique mais confortable… ah ! je suis allongée sur une chaise longue. Alors le souvenir n’est plus flou et il m’absorbe entièrement. Je suis à Lanzarote avec ma maman. La semaine la plus relaxante de toute mon existence. On mange bien, on fait du yoga, on se rafraîchit dans la piscine, on lit, on écoute de la musique. Enfin moi, j’écoute de la musique. Je suis totalement reposée et rien ne pourrait me déranger. C’est bien ce dont j’ai besoin avant la reprise. D’ailleurs je lis un livre que plus tard dans l’année je présenterai en cours, bien sûr la Tina du passé ne le sait pas encore. Elle est engloutie par ce climat si agréable et chaleureux. Pas possible de m’en arracher, je me sens mieux que jamais… Je finis mon livre, je suis satisfaite mais que vais-je faire maintenant ? J’écoute quelques albums, je passe dans la piscine, je m’étends confortablement sur la chaise longue. Ah ! quel repos ! Je vais juste fermer mes yeux et profiter du soleil… Alors je réfléchis un peu… mes alentours, ma maman (mais elle est où encore ?), cet hôtel, ces vacances… l’école, la reprise, le travail… mince je vais m’inquiéter pour rien. Bon, autre chose, le soleil, le temps… le climat, l’écologie, la condamnation des hommes… Mais bordel ! Mon esprit n’est pas capable de me laisser tranquille et de ne rien faire ? NON. J’entends des rires dans ma tête. Ah ! ça vous fait rire hein ? dégagez ! les rires continuent… alors ce paysage apaisant s’efface et une force me tire en arrière. J’ai échoué, j’ai succombé à mes pensées. En plus ce sont les miennes ! Pourquoi n’arrivé-je pas à les contrôler ? Mais c’est trop tard… je suis engloutie par une autre pièce, un autre trou noir…


V. Crawling[2]

Il fait froid. Je suis seule, seule avec ces cris silencieux. Ils anéantissent peu à peu la ridicule flamme qui reste en moi. J’essaie de la protéger mais contre ces voix innombrables, je suis réduite à la poussière. Et pourtant c’est moi qui les crée ces monstres, ils m’appartiennent peut-être mais c’est eux qui me dominent. Pourquoi m’affliger autant de mal ? Pourquoi les laisser prendre le contrôle ? Je n’ai juste pas la force de prendre le dessus. Ma propre création produit ma destruction. Et ils se moquent de moi bien sûr : ils rient, crachent et hurlent à ma gueule, moi qui suis sans défense. Des sauvages avides de mépriser, de frapper, de tuer, d’anéantir tout sur leur chemin. Et je les laisse faire évidemment... Putain je me sens stupide, faible, inutile. Voilà ils ont atteint leur but, eux ils sont puissants, habiles, fiers. Après ce stade, les cris se multiplient et s’accentuent en restant imperceptibles aux gens autour de moi. Après ce stade, il n’y a pas de retour en arrière : ils me maîtrisent, m’étouffent. La seule défense que je parviens à procurer, les effleure tout juste. Les rires reprennent de plus belle. Je ne ressens plus une simple humiliation, c’est un réel dégoût de moi-même qui se crée. Alors je bloque tout. Je rejette tout ce qui m’arrive à la gueule. Ils ne m’atteignent plus, mais personne d’autre ne peut le faire. Ils ne peuvent plus me faire de mal mais personne ne peut m’apaiser. Leur fierté est plus grande maintenant. Ils m’ont renfermée sur moi-même et je suis encore plus seule. Alors c’est en eux que je cherche soutien, et ils sont là, amis perfides. Ils sont contents de leur réussite. Alors que j’ai tout bloqué, les échos de leur voix résonnent dans ma tête et la voix de mes proches peine à atteindre mes oreilles. Je suis dans ma cage, je m’étouffe, je suffoque et la braise restante de ma flamme s’éteint. Mon tourment m’encercle et je suis prise au piège. Tout devient noir. Mon corps se lasse. Ma conscience n’est plus mienne et mon existence devient inexistence. Tout devient flou, ma mémoire sait que je dois partir de cet endroit, sinon tout sera inutile…Et je repars dans un tourbillon d’obscurité.


VI. 2009[3]

J’arrive dans un endroit chaleureux, je suis quelque peu apaisée mais la pensée de ce qui reste à venir me serre la gorge. Vivre l’instant présent est une difficulté perpétuelle. Mais ma mémoire me tire en avant. Viens ! Regarde cette beauté ! Des têtes familières apparaissent. Je me sens mieux déjà. Mes souvenirs joyeux défilent devant mes yeux si vite qu’il devient impossible de les saisir. Même eux me tourmentent. Ralentissez bordel ! Laissez-moi monter dans le train ! Et tout cela c’est moi qui le produit : pourquoi mon cerveau ne veut-il pas me laisser ressentir ce bonheur quelques instants ? Mais c’est toi ! crie ma mémoire. Lève-toi et saute putain ! On t’a donné tout cela et toi tu les laisses filer. Tu fais exprès là ! Tu te fous de tout le monde ! Et moi je suis là, faible à nouveau, laissant mon cerveau se moquer de moi. Je veux partir, ça ne sert à rien. Ma mémoire n’abandonne pas si facilement. Elle me tend un souvenir, elle me le présente sur un plateau. Je ne réfléchis plus, je tends le bras, je l’attrape et le sers aussi fort que possible. Il est là en face de moi mais j’ai peur. Peur de me sentir en sécurité, de sentir des émotions. C’est stupide, simplement stupide. Alors ma mémoire me pousse un peu et ma vision s’obscurcit, puis apparaît une image belle et forte, bien plus puissante que ces cris et ce vide habituels. Elle m’appelle, me tire vers elle…

Alors je lâche prise, le train m’entraîne et en une fraction de seconde je suis devant une autre porte. Je me retenais moi-même en arrière ! Je n’avais même pas besoin de faire un pas pour monter dans le train, il me tirait vers lui mais moi je tenais très fort la barrière de la gare. Je vois une petite lumière s’allumer dans mon cerveau. Comme dans fort boyard j’ai récupéré une clé, un outil m’aidant à surpasser mes démons.

Je tourne la serrure et une émotion incroyable m’engloutit.

Ma vision est plus basse. On ne remarque jamais à quel point la taille change les points de vue… tout est plus grand. Cette vision me rappelle un temps plus simple. Je suis tout de suite apaisée par mon esprit plus jeune, sans démons. Le souvenir n’est pas complet. Je vois papa, Lucie, Francis, on est à Bulle, on mange une fondue et pas grand-chose de plus… Pourtant je me sens mieux que jamais. La simplicité que je recherche et fuis en même temps depuis longtemps se révèle salutaire. Je m’entends dire : c’est la meilleure journée de ma vie ! malheureusement je n’arrive pas tout à fait à m’imprégner de cette jeune Tina, le souvenir est trop lointain et je le vois presque d’un point de vue extérieur, comme un simple observateur. J’observe mon bonheur seulement, je n’arrive pas à le saisir. Mais le sentiment pénètre mon corps et c’est satisfaisant, le passé est le passé et je n’ai pas besoin de me souvenir avec précision de chaque moment. Il y a des moments où cela me dérange mais pas maintenant … c’est tout de même bizarre comme mon cerveau parvient parfois à laisser passer des choses mais d’autres fois pas. Je ne laisse pas cette pensée me déranger. Je laisse défiler plusieurs fois les quelques instants qui constituent ce souvenir. Je me sens tellement calme, le plus calme que je me suis sentie depuis très longtemps. Très longtemps. Je ne me reconnais peut-être pas dans cette fille mais l’émotion est tellement apaisante que j’oublie ce détail. Par contre, un autre détail me vient à l’esprit. La mort de Francis… Ce détail-là me dérange un peu plus, je pense encore à d’autres décès et je me sens poussée vers une autre pièce. La porte est déjà ouverte, comme si on m’attendait. Ma mémoire savait que je devais passer ici. Elle sait que j’évite ces souvenirs généralement. Alors elle me pousse un peu plus dans sa direction…

[1] GARLAND, Judy. Over the Rainbow, New York: Leo Feist, Inc., 1939. [2] LINKIN PARK. Crawling, États-Unis : Warner Bros. Records, 2000. [3] MAC MILLER. 2009, États-Unis : Warner Records & REMember Music, 2018.


Fig. 1 STEBENEV, Vladimir, Mental Chaos, 2011, dessin sur papier au crayon et stylo à encre, 64 x 90 cm, Moscou. Téléchargé le 15 janvier 2021 sur le site Pinterest, <https://in.pinterest.com/pin/289356344786053827/>


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Voilà, j'espère que la lecture vous a plu. En relisant, j'ai remarqué que mes titres préférés n'étaient pas forcément aussi mes chapitres préférés. Sinon, ma propre lecture ne m'as pas suscité beaucoup d'émotions, malheureusement: j'aurais voulu être plus liée à mon texte. Mais bon, il faut se satisfaire du fait que c'est suffisant. Plus que suffisant: j'ai eu 6 après tout. Enfin, je vous souhaite une bonne semaine et plein de belles choses.

xoxo Tina


 
 
 

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