LA question

ATTENTION!!! ce texte peut heurter certaines sensibilités, il soulève le sujet des actes suicidaires et parasuicidaires. Il n'encourage en aucun cas ce type d'acte. Si vous êtes en détresse, appelez une hotline d'urgences psychiatriques. Si vous avez besoin d'aide, faites-moi signe!

Au début, il y a une idée. Elle fleurit pendant que tu souris d'anticipation. Et puis, tu commences à ne plus prendre certains médicaments, à mettre de côté des réserves. Tout ça en sachant que tu vas les prendre un jour, sans savoir quand. Tu regardes le stock grandir en même temps que ta réjouissance. La délivrance va bientôt arriver. L'idée a fleuri et donné ses fruits; il te faut maintenant les cueillir et tout avaler.

Mais STOP

Attends une minute.

Savoure ce moment, il est spécial. Cette montée d'adrénaline est succulente. Je m'en lèche les babines juste au souvenir d'elle. Elle me tire vers elle pendant que j'écris ceci.

Aller, maintenant, il est temps de les prendre.

C'est la chose la plus bizarre de prendre un tas de comprimés; il faut faire en plusieurs fois parfois et tu ne sais pas à quoi réfléchir. L'image créée par mon cerveau est blanche, la page est vierge, prête à faire naître une histoire. C'est le flou total.

Et après, je ne vais pas te mentir, il y a un moment de panique parce que ce que tu fais est dangereux et je connais plusieurs personnes, dont moi, qui ont failli y passer comme ça. Ensuite tu vas te sentir super gêné(e) de causer des problèmes parce qu'il faut que qqn te surveille ou t'amène à l'hôpital. Et il y a tellement de conséquences négatives qui fluent dans ma tête mais je ne vais pas te faire de liste. Sache que c'est chiant au final.

MAIS,

ce moment paisible où tout est noir et je ne ressens rien, me donne envie de renaître et repartir de plus belle. Alors quand je me réveille, je suis heureuse. Voilà pourquoi je le fais.

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J'ai écrit ce texte en fin mars ou début avril alors que je venais de faire un tentamen médicamenteux, me disent les médecins, ou un acte parasuicidaire, comme moi je le décris. J'ai laissé poser ce texte parce que je n'osais pas le publier mais maintenant il est temps.

Vous voyez, j'ai refait cet acte il y a un peu plus d'un mois, finissant en hospitalisation. J'y suis restée 2 grosses semaines et maintenant me voici, sans envie de le refaire. Je n'ai pas mis un stock de côté et je ne compte pas le faire; on pourrait presque me faire confiance avec les médicaments maintenant...mais non, il ne faut pas oublier l'impulsivité qui pourrait me prendre si j'avais un tas de comprimés devant moi. Alors pour l'instant on fait attention, mes médicaments sont toujours gérés par mes parents.

En bref, je me sens prête à publier ce texte, maintenant que cela est derrière moi. En tout cas, je fais tout pour que cela reste derrière moi mais on n'oublie pas. Je pense que j'aurai toujours une légère envie de sombrer dans ce profond sommeil pour oublier la vie; c'est une sensation indescriptible qui me tire constamment vers elle. Mais je suis dans ma force et j'ai coupé le cordon. Je suis libre des tentatives alors que je croyais qu'elles me libéraient un instant. Tout ce qu'il me fallait pour être libre, c'était de me séparer d'elles, pour faire place à la vrai liberté.